Depuis des décennies (voire des siècles), nous nous sommes concentrés sur le QI (quotient intellectuel). Le QI est défini par le degré « d’intelligence » d’une personne, ses connaissances et sa capacité à apprendre et à retenir des informations. Nous savons aujourd’hui que ces tests sont fortement influencés par des facteurs environnementaux - l’endroit où nous vivons et ce à quoi nous avons été exposés - et des facteurs motivationnels - la motivation et l’intérêt des personnes pour certains sujets.
Puis, nous avons assisté à l’essor du QE - l’intelligence émotionnelle. Le QE est défini comme « la capacité à comprendre et à gérer ses émotions, ainsi qu’à reconnaître et à influencer les émotions de son entourage » (1). Daniel Goleman, qui a popularisé ce terme dans son livre Emotional Intelligence.
Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter la LQ - l’intelligence linguistique
Si vous tapez le terme intelligence linguistique sur Google, vous trouverez des résultats relatifs à la théorie des huit intelligences multiples d’Howard Gardner, qui décrit l’intelligence linguistique comme une compréhension profonde des mots, de leurs règles et de leurs fonctions.
J’aimerais pousser plus loin notre compréhension et notre interprétation. L’intelligence linguistique est le fondement de notre conscience des mots que nous utilisons - lorsque nous nous parlons à nous-mêmes et aux autres et lorsque nous écoutons les autres.
Je pousse le concept, car au-delà de l’intelligence linguistique, l’influence linguistique est encore plus importante selon moi. Comprendre les mots est une chose, comprendre comment ceux-ci influencent nos comportements est encore plus important.
Les mots ne sont pas que des lettres.
Les mots sont la cristallisation des émotions.
Les mots transforment les émotions en histoires.
Les histoires se transforment en croyances.
Les croyances guident nos comportements.
Les comportements créent notre réalité.
L’intelligence linguistique nous permet de prendre conscience de nos mots et, à partir d’une conscience plus profonde, de parler avec une plus grande intentionnalité.
L’intelligence linguistique et l’influence linguistique consistent à comprendre quels mots créent quelles émotions, puis de décider de changer nos mots afin de modifier les comportements.
Deux mots clés ici : comprendre et décider.
Nous voulons comprendre comment les mots déclenchent des émotions et quels mots déclenchent quelles émotions et ensuite, si nécessaire, choisir différemment.
Prenons quelques exemples pour rendre ceci tangible.
Exemple 1 : Je devrais faire ceci / Je n’aurais pas dû faire cela
« Devrais » n’est pas seulement un verbe, c’est un jugement sur soi (ou sur les autres lorsque nous le disons à propos d’une autre personne). Ce qui, en retour, nous amène au pays du « pas assez » – pas assez bonne, pas assez d’éducation, pas assez organisée…
: : À la place, je vous propose de dire « Je pourrais faire ceci » ou « J’aurais pu faire cela ». Ressentez comment cette tournure de phrase ouvre un monde de possibilités à votre cerveau pour voir différentes alternatives, différentes options et différentes opportunités.
Exemple 2 : Je déteste ceci / Je hais quand cela arrive
Ce type de construction linguistique élève le niveau d’énergie négative dans notre corps, ce qui pousse le cerveau à se mettre en mode survie, en cherchant ce qui pourrait potentiellement aller mal (et nous savons que si nous cherchons ce qui ne va pas, nous trouverons amplement de choses…)
: : Pour réduire la charge énergétique des émotions négatives, jouez avec des mots moins intenses, comme « Je n’aime pas vraiment ça » ou « Ça m’énerve quand ça arrive » - vous remarquerez à quel point vous rebondirez plus rapidement vers votre côté plus positif et optimiste.
Exemple 3 : Je ne peux pas
Le cerveau est une énorme machine créative qui s’adapte à toutes les pensées que nous lui transmettons. Lorsque nous nous disons, à nous-mêmes ou à voix haute, « Je ne peux pas », nous nous mettons dans une position passive - où la vie nous contrôle au lieu que nous soyons assis dans le siège du conducteur.
: : Remplacez votre « je ne peux pas » par « je ne veux pas » et sentez ce que vous ressentez dans votre corps. C’est l’une des expériences les plus fascinantes à vivre. Vous verrez que votre cerveau essaiera de vous convaincre que vous ne pouvez vraiment pas - et plus vous êtes intellectuelle, plus votre cerveau trouvera des excuses rationnelles. Mais vous savez, il n’y a rien que vous ne puissiez pas faire, mais il y a des choses que vous ne ferez pas, des actions que vous n’effectuerez pas et des décisions que vous ne prendrez pas.
Ces exemples démontrent la puissance et le pouvoir de l’intelligence linguistique - être conscient de l’impact des mots que nous utilisons - et de l’influence linguistique - décider de choisir des mots différents qui se traduiront par des émotions et des comportements différents.
L’intelligence linguistique a pour but de nous sensibiliser, de conscientiser notre langage. Parce qu’en fin de compte, les mots sont l’extériorisation de nos émotions, de nos peurs, de nos croyances - de tout notre monde intérieur.
Lorsque nous élevons notre intelligence linguistique, nous devenons plus conscients de nous-mêmes, des croyances qui habitent notre inconscient. Nous pouvons alors décider d’ancrer ou de remettre en question des croyances et des schémas comportementaux, et transformer des émotions, des croyances et des comportements différents pour des options plus en puissance, plus alignés avec ce que nous voulons, et qui nous voulons être.
Voici l’invitation que je vous lance aujourd’hui…
Commencez à prêter attention aux mots que vous utilisez et aux expressions que vous prononcez régulièrement; quelles émotions, craintes ou croyances véhiculent-ils? Quelle histoire vous racontez-vous à propos de ces mots ou expressions? Vous serez étonnée de ce qui ressort de cette réflexion simple, mais puissante.
Bienvenue dans le monde de l’intelligence linguistique!
